Le Sol

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Capture d’écran 2017-11-13 à 16.23.05.pngien avant que l’agriculture ne s’industrialise, il existait dans nos campagnes un équilibre agro-sylvo-pastoral. Les exploitations paysanes possédaient des bois, des parcelles cultivées et des animaux, chacun entrant dans un cycle de valorisation des ressources.
Le bois permettait de se chauffer, d’apporter cendres et matières carbonées aux sols cultivés, et les branchages pouvaient même servir de fourrage aux bêtes les longs hivers. Les animaux apportaient au paysan, de la viande, des œufs ou du lait, ainsi que du lisier pour engraisser ses champs. Enfin les cultures légumières, fruitières ou céréalières, nourrissaient tant les hommes, que les animaux, et les terres cultivées.

À cette époque, nos sols étaient alors régulièrement amendés avec du fumier, du compst, du bois ou encore des cendres… Les paysans entretenaient gratuitement la fertilité et la vie du sol, et pouvait bénéficier de ses fruits sans l’appauvrir.
Depuis la révolution verte et la monoculture de masse, les postes de sylviculture, d’élevage et d’agriculture sont séparés dans différentes exploitations, voire même dans différentes régions, et ne peuvent plus s’enrichir mutuellement. La démocratisation des intrants chimiques, engrais et pesticides, n’a fait qu’accélérer la mort lente de nos sols agricoles. L’apport massif de ces produits à rendu nos terres stériles et compactes. Tous les auxiliaires « aérateurs » du sol ont pris la fuite (si on ne les a pas tué…). La plupart des agriculteurs se voient alors forcés de travailler leur champs chaque année pour le décompacter et rendre possible la culture suivante. Une culture fragile qui ne pourra pousser que sous perfusion d’engrais et protégée par un cortège de pesticides.
Bien souvent épandus plus que nécessaire, une bonne partie de ces intrants pénètre dans les nappes phréatiques ou bien ruisselle jusque dans les cours d’eau lors de fortes pluies, et déséquilibre ainsi les écosystèmes de ces milieux.

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La qualité agronomique d’un sol, est une notion relative, qui dépend d’abord des besoins des plantes que l’on souhaite y cultiver. Certains végétaux apprécient les sols pauvres et sableux, tandis que d’autres aiment les sols riches et lourds. La texture, la composition minérale ainsi que l’activité biologique, sont des critères qui permettent de catégoriser et de déterminer la fertilité d’un sol.
La texture dépend de la granulométrie des éléments du sol et peut s’apprécier par le biais du triangle des textures. Elle agit sur la température du sol, sa capacité de rétention en eau mais également des éléments nutritifs qui y sont dissouts ; les éléments primaires (Azote, Phospore et Potassium) et les oligoéléments.

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Le sol est un « organisme » complexe qu’il faut nourrir constamment si l’on veut entretenir sa fertilité. Son fonctionnement dépend de son activité biologique, qui diminue avec l’acidité. L’optimum de fertilité sous notre climat est le sol forestier, qui nourrit les grands arbres. La couverture végétale est importante car elle apporte périodiquement de la matière au sol (feuilles, fruits, branches et brindilles mortes). Dans la nature, un sol ne reste jamais nu, il cicatrise !
Par le travail des insectes décomposeurs puis des champignons, cette matière se dégrade pour créer un humus noir. Des bactéries entrent ensuite en scène pour minéraliser l’humus et rendre les éléments nutitifs solubles dans l’eau, et donc assimilables par les plantes.
En parallèle, les racines des arbres et arbustes attaquent la roche-mère en profondeur et créent des particules fines : les argiles. Parmi les auxiliaires les plus importants qui aèrent le sol, les vers de terre font des allers-retours incessants entre la surface et les couches plus profondes. Ils remontent les argiles et descendent l’humus, les mettant ainsi en contact et favorisant la formation de complexe argilo-humique. Ce complexe a pour avantage de retenir l’eau ainsi que de nombreux minéraux. C’est en quelque sorte un réservoir fertile à disposition des plantes.
Or, l’agriculture moderne ne favorise pas la création d’humus, et donc pas de Complexe Argilo-humique pour retenir l’eau et les éléments. Les sols ne sont plus couverts, sont désertés par la faune, se compactent, se dégradent sous les rayons du soleil et s’érodent sous l’effet du vent et des pluies.
Bien heureusement, certains agriculteurs tentent à présent de cultiver durablement et de faire revivre leur sol. De nombreuses initiatives voient le jour dans ce sens, comme par exemple la permaculture qui fera l’objet d’un prochain article…

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